Les médias rapportaient récemment le cas d’une dame âgée aux États-Unis qui aurait succombé aux piqûres de punaises. Quels sont les risques réels pour la santé?
Les punaises de lit – rien que l’évocation de leur nom fait frémir. On est automatiquement pris de démangeaisons. À Montréal, les punaises de lit sont une source grandissante d’inquiétudes pour les autorités sanitaires.
Contrairement aux croyances jusqu’ici présentées comme des faits scientifiques, les punaises de lit pourraient en théorie transmettre des maladies. C’est ce que corrobore une récente étude américaine qui a mis en lumière la corrélation entre la maladie de Chagas et les piqûres de punaises de lit. Des chercheurs ont isolé un parasite, le Trypanosoma cruzi, et l’ont inoculé à des souris par le biais des punaises.
Trypanosoma cruzi (T. cruzi) est un parasite très proche de Trypanosoma gambiense qui est à l’origine de la maladie du sommeil en Afrique. T. cruzi sévit tout particulièrement en Amérique latine et provoque la maladie de Chagas. Cette affection, plus bénigne que la maladie du sommeil, peut occasionner des troubles cardiaques mais également des troubles neurologiques, bien que ces occurrences se fassent plus rares. Trypanosoma cruzi se transmet à l’homme via une punaise appelée la triatomine qui étale ses déjections sur une plaie. C’est ainsi que les parasites que contiennent les excréments affectent directement l’homme.
Malgré une amélioration notable des conditions d’hygiène dans nos habitations, de plus en plus de contaminations au Cimex lectularius, nom savant de la punaise de lit, ont été répertoriées, notamment dans des pays développés en Amérique du Nord et en Europe. Ceci serait dû à la capacité étonnante de l’animal à s’adapter à la privation de nourriture, et ce pendant plusieurs mois. Cette recrudescence pourrait aussi s’expliquer par l’élargissement du commerce international.
Un fait récent qui fait froid dans le dos
Mary Stoner, une américaine âgée de 96 ans, aurait succombé à la suite d’une infection provoquée par des piqûres de punaises de lit. C’est ce que révèle son autopsie qui a mis en exergue les nombreuses plaies sur sa peau dont l’origine a été attribuée aux punaises de lit qui infestaient son habitation.
Ce fait laisse perplexe les entomologistes et parasitologues, qui penchent davantage pour une surinfection causée par un manque d’hygiène ou encore une éventuelle coupure. Sans compter l’âge avancé du sujet, naturellement plus fragile. Il n’en reste pas moins qu’il est peu aisé d’établir un diagnostic précis d’une piqûre de punaise de lit. Seul un interrogatoire et une observation attentive de la personne atteinte peut aboutir à un évaluation concluante.
Y a t-il des raisons de paniquer?
Malgré les inquiétudes légitimes soulevées par l’étude mentionnée plus haut, la panique n’est pas de mise. Les chercheurs n’ont pas été en mesure de déterminer combien de temps les virus et autres bactéries pouvaient subsister dans les punaises de lit ni leur capacité de transmission. Les résultats de cette étude n’impliquent pour l’instant que des souris et prouvent une seule chose: en théorie, les punaises peuvent être vecteurs de maladies.
Mieux vaut prévenir que guérir. En attendant de nouvelles révélations scientifiques, la prudence s’avère être l’arme la plus efficace contre les punaises de lit. Parmi les mesures de précaution qui ralentissent la prolifération des punaises de lit, on retrouve notamment l’exposition à des températures extrêmes: chaud ou froid (congélation, nettoyage à la vapeur). Dans certains cas, l’utilisation d’insecticides est aussi recommandée.
Lors d’infestations plus importantes, il est impératif de faire appel à un exterminateur professionnel qui sera plus à même d’éradiquer le problème à sa source.
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